mutualisme entre les fourmis et le barrel cactus de l'arizona

Les cactus à crochet peut faire jusqu’à deux mètres de haut et poussent très lentement dans les déserts d’Arizona.
Les cactus à crochet peut faire jusqu’à deux mètres de haut et poussent très lentement dans les déserts d’Arizona.

Les environs de Tucson (Arizona) abritent une espèce de cactus particulière : le « Fishhook barrel cactus », une plante de la région du désert de Sonoran. Il a pour particularité de produire du nectar toute l’année à la base de ses épines, et d’attirer ainsi plusieurs espèces de fourmis qui en contrepartie vont protéger les cactus des prédateurs (des punaises principalement) ; un échange de bons procédés que les biologistes appellent le mutualisme.

 

Ce groupe d’espèce a déjà donné lieu à plusieurs recherches qui ont notamment pu démontrer que les cactus protégés par des fourmis fructifiaient d’avantage que leurs congénères non protégés.

 

Dans le cadre de mon stage en biologie dans l’équipe de Judie Bronstein à l’Université d’Arizona, j’ai eu l’opportunité de réaliser des observations sur cette espèce de cactus et ses associées à 6 pattes. Ces observations tenaient compte de la diversité des espèces rencontrées, qu’elles soient végétales ou animales, et de la nature de leurs interactions ; ceci afin de tenter d’en découvrir d’avantage sur la nature des échanges qui régissent ces communautés.

 

La taille et le nombre des prédateurs influence-t’il le nombre de fourmis ? Les fourmis rencontrées (jusqu’à trois espèces se partagent les cactus) répondent-t’elles à un agencement particulier ? Le voisinage d’autres espèces (notamment les Chollas, d’autres cactus mutualistes) a-t’il une influence sur « l’effort » des fourmis pour protéger leur cactus ?

 

Photos ci-dessous :

à gauche : Les « Fishhook barrel cactus » portent bien leur nom. Ces épines en forme de crochet leur servent visiblement à se prémunir des brouteurs que sont les biches ou les Javelinas (sortes de sangliers locaux).

à droite : Sur un cactus à crochet, une fourmi du genre Crematogaster lèche une zone nectarifère pour en récolter le nectar.

L’observation naturaliste, démarche aux frontières de la science au sens strict, permet de se poser des questions que l’expérimentation élude parfois, et offre ainsi des cadres de réflexions plus larges pouvant être intégrés par la suite à des démarches scientifiques. C’est cette démarche que mon laboratoire d’accueil, dédié au mutualisme, m’a permit de mener durant ce mois et demi d’expérience de terrain.

 

Cela permet à terme de comprendre les relations entre les très nombreux acteurs biologiques et environnementaux du désert de Sonoran, et à saisir, entre autre, les menaces que les perturbations climatiques engendrent sur ces communautés.

Plusieurs cactus à crochets sur la colline de Tumamoc, à l’Ouest du coeur de Tucson. En arrière plan, d’autres espèces de cactus dont le Saguaro, l’espèce emblématique d’Arizona. Cette colline sert de lieu de recherche sur les communautés du désert ainsi que de balade pour de nombreux américains.